En Guadeloupe, l’histoire du rhum est intimement liée à celle de ses domaines sucriers.
Dans cet article, nous vous listons 6 distilleries guadeloupéennes incontournables ainsi que leur histoire depuis leur création.
L'histoire du rhum guadeloupéen commence en 1654, lorsque l'île accueille plus de 900 planteurs néerlandais des Provinces-Unies, qui fuient la reconquête du Brésil par les Portugais. Avec eux, l’activité sucrière de l’île prend son essor.
Durant la première moitié du XVIIIᵉ siècle, le nombre de sucreries passe de 111 à 278, au détriment d’autres cultures comme le tabac, le coton, le café ou l’indigo.
C’est au cours de la seconde moitié du XIXᵉ siècle que les premières distilleries apparaissent ; on en recense pas moins de 74 en 1932.
En 1939, ce chiffre passe à 55, en raison de la concurrence du sucre de betterave, auxquelles s’ajoutent 15 rhumeries industrielles qui fusionnent durant ces années. Aujourd’hui, il ne reste plus qu’une douzaine de distilleries actives, essentiellement à Basse-Terre et à Marie-Galante.
Leur production traditionnelle est principalement reconnue pour des rhums agricoles de qualité, obtenue grâce à un savoir-faire qui perdure depuis plusieurs siècles.
L’histoire de la rhumerie Karukera
Karukera est une jeune entreprise fondée par Grégoire Hayo et François Longueteau père en 2006, à Capesterre Belle-Eau en Guadeloupe.
Grégoire Hayo, alors directeur financier à la distillerie Damoiseau, aspirait à valoriser la production de rhum vieux agricole, un segment encore peu développé en Guadeloupe comparé à la Martinique.
Ils ont créé la société Marquisat de Sainte-Marie avec l'intention de perfectionner la maturation du rhum produit localement en affinant et en vieillissant le distillat dans leurs chais avec un accent particulier sur les fûts de chêne français.
Dès le départ, Karukera a mis l’accent sur l’innovation et la qualité. En 2007, la première cuvée de rhum vieux est mise en fût, marquant le début de leur engagement envers un vieillissement soigné.
En 2010, Karukera reçoit sa première médaille d'or au Concours Général Agricole de Paris, attestant de la qualité de ses produits.
En 2012, la rhumerie introduit son rhum blanc agricole, qui est rapidement acclamé.
Aujourd'hui, Karukera vieilli environ 200 000 litres de rhum, dont une grande partie est exportée à l'international, notamment en Europe et en Amérique du Nord.
Le domaine du Marquisat de Sainte-Marie continue de cultiver ses propres cannes à sucre, leur assurant ainsi une totale traçabilité de leur matière première.
Un incontournable de la rhumerie Karukera
Karukera Black Edition Alligator
Après un vieillissement en fûts de chêne français, la Black Edition Alligator subit un affinage supplémentaire en fûts neufs intensément brûlés. L'un des brûlages est poussé jusqu'à ce que l'intérieur du fût soit carbonisé, lui donnant une texture rugueuse et brillante semblable à celle de la peau d'un alligator, inspirant ainsi le nom de cette édition spéciale. Ce processus de brûlage unique favorise une interaction exceptionnelle entre le fût et le rhum, conférant à ce dernier des arômes de cassonade ainsi que des saveurs puissantes d'épices et de fumée.
L'histoire de la distillerie Papa Rouyo
La distillerie Papa Rouyo, inaugurée en 2021 à Sainte-Claire Goyave en Guadeloupe, est le fruit d'une collaboration entre un collectif de planteurs de canne à sucre et les descendants de Charles Albert Ruscade, connu sous le nom de Papa Rouyo.
Ce projet de création est avant tout une manière d'honorer la mémoire de ce maître planteur et à perpétuer la tradition agricole de l'île.
Papa Rouyo se distingue notamment par l'utilisation de la distillation discontinue avec un alambic charentais, unique en Guadeloupe.
Un retour aux sources puisque cette méthode était autrefois utilisée avant l’arrivée aux Antilles de la colonne de distillation au milieu du XIXe siècle. Le rhum étant à l’origine distillé depuis le XVIe siècle uniquement dans un alambic à repasse (double distillation).
Un incontournable de la distillerie Papa Rouyo
Papa Rouyo Le Rejeton
Cette cuvée représente le deuxième lot de rhum de la gamme Le Rejeton. Elle est issue de l'assemblage de divers lots de rhums blancs obtenus par différentes distillations. Le produit final est composé d'une base du Rejeton originel, avec l'ajout de 10 % de cannes surmûries et 90 % de cannes fraîches, dont une majorité est de la variété R579.
L’histoire de la distillerie Bielle
L’histoire de la distillerie Bielle commence en 1769 à Grand-Bourg à Marie-Galante en Guadeloupe. À cette époque, le domaine était une plantation de café et employait 32 cultivateurs.
Puis en 1826, le domaine étend son secteur d’activité en créant sa propre raffinerie sucrière, puis fonde une distillerie à la fin du XIXᵉ siècle. La distillerie développe alors ses propres rhums qu’elle vieillit en fût de chêne.
Depuis ce jour, la distillerie Bielle produit son rhum à l’aide de ses 20 hectares de champs canniers. En 1940, la production de la distillerie Bielle s’élevait à hauteur de 26 000 litres de rhums par an.
En 1975, sous la direction de Gilbert Pajot, la distillerie se modernise. C'est à cette époque que Bielle commence à se faire connaître internationalement.
En 1980, la distillerie produit environ 100 000 litres de rhums par an, qui passe aujourd'hui à 330 000 litres de rhums.
La spécificité de cette distillerie repose sur ses expérimentations avec les cannes à sucre qu’elle utilise pour certains de ses rhums. On retrouve par exemple la “canne grise”, la canne baltazia, ou encore la canne “genou cassé”.
Au-delà de ça, la distillerie ne produit pas sa propre canne à sucre mais travaille en collaboration avec les planteurs de Marie-Galante.
Un incontournable de la distillerie Bielle
BIELLE Blanc
21.5 €
Bielle Blanc
Ce rhum, héritage d'une tradition familiale, provient de cannes à sucre soigneusement sélectionnées pour la qualité exceptionnelle de leur jus. Représentatif de son terroir, il constitue l'ingrédient parfait pour préparer des Ti-punch réussis. Disponible en format de 50cl.
L’histoire de la distillerie Bologne
En 1580, la famille Bologne, à l’origine de la distillerie éponyme, s’installe au Brésil pour y cultiver la canne à sucre.
Quelques années plus tard, elle est contrainte d’immigrer dans les Antilles françaises pour rejoindre dans un premier temps la Martinique, puis la Guadeloupe.
En 1654, la famille Bologne crée l’une des plus grandes habitations sucrières de Guadeloupe, à Basse-Terre, installée sur les flancs du volcan La Soufrière, qui perdure encore aujourd’hui, faisant de la distillerie Bologne la plus ancienne de Guadeloupe.
Au fil des années, la plantation Bologne connaîtra des hauts et des bas, comme toute plantation à cette époque, notamment à cause de la Révolution française. Il faudra attendre 1830 pour voir un changement de propriétaire. En effet, le 26 mai 1830, Jean-Antoine Amé-Noël rachète le domaine Bologne.
En 1873, endetté, le domaine est revendu et reconverti en usine sucrière, marquant une réelle évolution dans l’industrie sucrière. Malgré cette évolution, l’entreprise ne parviendra pas à être rentable et sera vendue à son tour.
En 1887, l’ancienne habitation sucrière se transforme en une distillerie, qui sera elle-même rachetée en 1932 par Louis Sargenton-Callard, qui propulse la distillerie sur le marché du rhum, notamment en spécialisant la distillerie dans la production de rhum agricole et dans le vieillissement de leurs rhums.
Les rhums de la distillerie Bologne sont élevés en fûts de chêne français de 3 ans (minimum) à un vieillissement pouvant s’étendre sur plus de 10 ans.
La distillerie Bologne est aussi à l'origine du tout premier rhum agricole bio de Guadeloupe, qui lui vaut la certification HVE (Haute Valeur Environnementale) en 2021.
Un incontournable de la distillerie Bologne
Bologne Grande Savane Bio
Bologne a opté pour une gestion parcellaire de son domaine, assurant ainsi une sélection rigoureuse des meilleures cannes et une récolte à maturité optimale. Située à l'intérieur des terres, sur un terroir volcanique, la parcelle Grande Savane bénéficie d'un climat sec et ensoleillé. La distillerie Bologne, engagée dans une démarche écoresponsable, a intégré les préoccupations environnementales au cœur de sa production. Grâce à une culture durable, le rhum Grande Savane est élaboré à partir de cannes issues de cette parcelle, cultivées en agriculture biologique.
L’histoire de la distillerie Longueteau
Fondée en 1895 par Henri Longueteau père, sur le Domaine du Marquisat de Sainte-Marie en Guadeloupe, cette distillerie représente la plus ancienne distillerie familiale de rhum agricole de Guadeloupe encore en activité.
La distillerie Longueteau est totalement autonome, de la récolte de la canne à sucre à l’embouteillage de son rhum. C’est la seule en Guadeloupe à être autosuffisante en cannes à sucre.
La marque possède 12 parcelles toutes situées sur le domaine du Marquisat de Sainte-Marie, près du volcan de la Soufrière.
Un incontournable de la distillerie Longueteau
LONGUETEAU Blanc Le 55
33.5 €
Longueteau Blanc
Cet assemblage est composé de 65% de canne rouge et 35% de canne bleue. Il s'agit du premier rhum blanc de dégustation de la gamme Longueteau. Il se distingue par son unicité et sa précision, tout en offrant un profil aromatique unique avec des notes truffées. Associé au rhum 50, il forme la base aromatique essentielle utilisée pour l'enfûtage dans le panel de Longueteau.
L’histoire de la distillerie Damoiseau
L’histoire de la distillerie débute en 1942, lorsque Roger Damoiseau décide de racheter le domaine de Bellevue à Le Moule en Guadeloupe.
L’entreprise familiale ne créera pas son rhum dans un premier temps mais se concentrera sur une activité sucrière en créant leurs propres confiseries.
En 1968, Roger Damoiseau fils reprend les rênes de l’entreprise familiale et commence la production de rhum. Dans les premiers temps, le rhum qu’il vendait servait à rembourser la dette que son père avait contractée pour acheter le domaine de Bellevue.
Petit à petit, il se rend compte que la vente de rhums prospère et décide d’améliorer la distillerie. En 1995, l'entreprise passe sous la direction de ses enfants, Hervé, Jean-Luc et Sandrine Damoiseau.
Aujourd’hui, la distillerie Damoiseau est une des plus performantes de l’île notamment grâce à ses quatre moulins Rolls entièrement automatisés pour l’extraction du sucre des cannes à sucre, mais aussi de leurs trois alambics à colonne.
POUR ALLER PLUS LOIN DANS LA DÉCOUVERTE DU RHUM GUADELOUPÉEN
La Maison du Whisky possède trois boutiques dans Paris :
La boutique Odéon est spécialisée dans les rhums et pourra vous faire découvrir une grande variété de ce spiritueux.
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