Tout d’abord, la dégustation d’un rhum est une expérience personnelle. Les arômes perçus peuvent varier d'une personne à l'autre.
Souvent méconnue des amateurs, c’est pourtant en dégustant que l’on peut identifier tous les arômes qui composent le rhum.
Dans cet article, découvrez tout ce qu'il faut savoir pour déguster un rhum dans les meilleures conditions.
Les prérequis à respecter pour une bonne dégustation
Choisir un verre adapté à la dégustation de votre rhum
Indéniablement, les verres à forme tulipe sont les plus adaptés pour la dégustation des rhums. La forme de ce verre augmente la surface de contact du spiritueux avec l'air dans la partie inférieure du verre, ce qui favorise l'aération du rhum.
Lorsque le rhum entre en contact avec l'air, d’autres arômes sont libérés, enrichissant ainsi l'expérience olfactive. La forme tulipe favorise également l'apparition de résidus secs sur les parois internes du verre, un phénomène qui aide à concentrer les arômes.
Grâce à ce design, les composés aromatiques les plus lourds, agglutinés au fond du verre, sont poussés vers le haut et reconcentrés au niveau du buvant. Cela permet de mieux percevoir les nuances aromatiques du rhum lorsqu'on le déguste.
Quel que soit le type de verre utilisé, il est essentiel qu’il ait une forme tulipe pour optimiser la dégustation et apprécier pleinement les arômes complexes du rhum.
L’importance du lieu de dégustation
L’endroit où se déroule la dégustation peut avoir une réelle influence sur celle-ci. Déguster un rhum dans une pièce aérée n’aura pas le même effet que dans une pièce fermée.
De plus, certains éléments sont à éviter lors de la dégustation d’un rhum ou de tout autre spiritueux. Les odeurs de peinture, de café ou encore de parfum peuvent rapidement altérer les sens durant la dégustation.
Si les odeurs peuvent jouer un rôle crucial dans la dégustation d’un rhum, le bruit environnant est tout aussi important.
En effet, lors de votre dégustation, vous aurez besoin de concentration pour identifier et décrire les saveurs que vous percevrez. On mémorise davantage les caractéristiques d’un rhum lorsque l’on est bien concentré.
L’importance d’avoir un environnement neutre
Tout comme le lieu de dégustation, essayez d’être le plus neutre possible. Évitez les parfums, les odeurs de cigarettes, ou même de consommer des aliments ou boissons trop aromatiques, comme le café ou les chewing-gums.
Avant et après chaque dégustation, vous pouvez aussi boire de l’eau afin de stabiliser l’acidité dans votre bouche.
L’ajout d’eau lors de la dégustation du rhum
Bien que souvent utile, l'ajout d'eau n'est pas indispensable à la dégustation. Elle peut intervenir après une première dégustation pure, pour "ouvrir" le rhum.
Toutefois, il est important que l'eau n'altère pas la structure ou la texture du rhum. Elle doit être utilisée uniquement comme révélateur d'arômes.
De plus, l'ajout d'eau ne vise pas à diluer le rhum, même si cela entraîne une réduction de sa teneur en alcool. C'est pourquoi il est préférable d'ajouter l'eau goutte à goutte, pour éviter de briser la structure du rhum dégusté.
Déguster un rhum en 4 étapes
Première étape : Observez le rhum
Avant de commencer à goûter le rhum, il est important de l’observer. Cela permettra de déterminer sa couleur, sa limpidité et sa viscosité.
Tout comme le whisky, la palette chromatique d’un rhum peut varier. Allant du doré le plus pâle à l’ambré le plus foncé. La principale raison de cette importante variation réside dans le vieillissement en fût. Et à la différence du whisky, le rhum peut aussi être totalement incolore s’il n’est pas vieilli.
En effet, à la sortie de l’alambic, le distillat est incolore. C’est la durée de son élevage en fût qui lui donnera cette couleur plus ou moins ambrée.
La couleur d’un rhum peut aussi donner des indications sur son âge, mais n’est jamais un indice parfaitement fiable car plus le fût a déjà servi, moins il colore le rhum.
Deuxième étape : Humez le rhum
Sentir un rhum, c’est recevoir énormément d'informations. Le nez humain pouvant distinguer plus de mille milliards d’odeurs, l’odorat reste le sens le plus important durant une dégustation.
Humer un rhum se fait en deux étapes. Tout d’abord, le fait de porter une première fois le verre au nez permettra au cerveau d’avoir une première perception des arômes. Une fois ces arômes prépondérants identifiés, le cerveau pourra ensuite se concentrer sur les arômes secondaires.
C’est pour cette raison qu’un même rhum doit être porté au nez et mis en bouche à plusieurs reprises pour en découvrir chaque fois de nouvelles facettes. La répétition des dégustations sert de manière analytique à identifier la présence de certaines familles d’arômes.
On distingue d’ailleurs trois types d’arômes lors de la dégustation d’un rhum :
- les arômes primaires issus du type de canne à sucre, influencés par les sols où elle a été récoltée, du climat, etc.
- les arômes secondaires issus de la fermentation. On peut retrouver principalement des arômes fruités produits par des levures.
- enfin, les arômes tertiaires seront liés au vieillissement lorsque celui-ce est vieillie en fût. On peut ici retrouver des arômes pâtissiers, grillés, d’épices, etc.
Sentir un rhum ne va pas de soi pour tout le monde. Comment procède-t-on ? Certains vont alterner entre narine gauche et droite. D’autres préféreront garder une petite distance entre le verre et le nez pour éviter l’agression de l’alcool sur les parois nasales.
Tout dépend de votre tolérance et de la manière dont vous ressentez le mieux les arômes. À vous de trouver, au fil des dégustations, ce qui vous convient le mieux !
Troisième étape : goûtez le rhum
L’étape du goût et de l’odorat sont intimement liées. Contrairement à ce que l’on pourrait penser, goûter un rhum ne se limite pas aux cinq saveurs fondamentales que sont le salé, l’acide, l’amer, le sucré et l'umami.
Le toucher en bouche
Le toucher désigne la sensation du contact du rhum avec les récepteurs gustatifs de la bouche. Le toucher de bouche va permettre de déterminer si un rhum est fin, crémeux, onctueux, soyeux, etc.
Contrairement aux arômes et aux saveurs, qui sont perçus par le nez et les papilles gustatives, le toucher de bouche est perçu par les récepteurs sensoriels de la bouche, de la langue et de la gorge, par le biais des papilles filiformes.
Dernière étape de la dégustation : la finale
La finale est le tout dernier stade de la dégustation. Durant cette étape, les molécules remontent de la bouche vers la cavité nasale et se dirigent vers le système olfactif, on appelle ça la rétro-olfaction.
C'est par cette rétro-olfaction que vous pouvez réellement apprécier la persistance et la profondeur des arômes du rhum, puisque les arômes volatils sont aussi perçus par l'odorat à partir de l'intérieur de la bouche, et non seulement par les narines.
Lorsque vous buvez, les composés aromatiques volatils se libèrent dans la cavité buccale et remontent vers la cavité nasale par l'arrière de la gorge. Ces arômes sont alors détectés par les récepteurs olfactifs situés dans la partie supérieure de la cavité nasale.
F.A.Q
Comment conserver ses bouteilles de rhum après dégustation ?
Les bouteilles de rhum peuvent être conservées pendant plusieurs années après leur ouverture, à condition de suivre quelques règles simples pour préserver leurs qualités organoleptiques. Lorsqu'un rhum est ouvert, il peut s'affiner et développer des arômes subtils au cours des trois premières semaines.
Veillez d’abord à conserver vos bouteilles à température ambiante, idéalement entre 15°C et 25°C. Évitez les variations de température importantes, qui peuvent nuire à la qualité du rhum.
Stockez vos bouteilles de rhum en position verticale. Contrairement au vin, le rhum n'a pas besoin d'être couché. Cette position debout empêche le contact prolongé du liquide avec le bouchon, ce qui pourrait le dégrader et altérer le goût du rhum.
Assurez-vous que le bouchon est bien hermétique après chaque dégustation. Un bouchon mal fermé permettrait à l'air d'entrer et d'oxyder le rhum, et donc détériorerait ses arômes et saveurs.
Enfin, pour une meilleure conservation, gardez vos bouteilles dans un endroit sombre ou si votre bouteille est fournie avec un étui, un tube ou une boîte, n'hésitez pas à la remettre dedans après chaque utilisation. Ces contenants offrent une protection supplémentaire contre la lumière et les variations de température.
Peut-on ajouter de la glace au rhum pendant la dégustation ?
Ajouter de la glace au rhum pendant une dégustation d'un rhum n'est pas recommandé, car cela peut diluer les saveurs et masquer les arômes subtils. Comme précisé au début de l'article, vous pouvez tout à fait ajouter une ou deux gouttes d'eau minérale pure pour libérer les arômes.
Quelle est la température idéale pour déguster un rhum ?
La température idéale pour déguster un rhum se situe entre 18 et 24 degrés Celsius. À cette température, les arômes du rhum se libèrent pleinement, permettant une dégustation optimale.
Quelle est la différence entre un rhum blanc et un rhum vieux ?
Pour bénéficier de l’appellation rhum vieux, les rhums des Antilles françaises doivent vieillir en fûts de chêne pendant 3 ans minimum. D’une coloration ambrée, le rhum vieux présente des notes fruitées et vanillées, pour des arômes souvent plus doux mais aussi plus épicés que les rhums blancs.
Le rhum blanc, lui, peut être traditionnel (à base de mélasse) ou agricole (élaboré à partir de vesou) et présente généralement un degré d’alcool supérieur à 40%. Sa rondeur en bouche et ses arômes fruités sont obtenus grâce à un séjour de plusieurs semaines dans des cuves en inox, ou dans des foudres de bois.
POUR ALLER PLUS LOIN DANS LA DÉCOUVERTE DES RHUMS
La Maison du Whisky possède trois boutiques dans Paris :
La boutique Odéon est spécialisée dans les rhums et pourra vous faire découvrir une grande variété de ce spiritueux.
Suivez notre agenda de dégustation pour les dégustations à venir, ou rendez-vous au Golden Promise Whisky Bar qui propose un large choix de rhums et autres spiritueux au verre.
Découvre aussi notre article que nous avons publié sur la dégustation du whisky.
