L’Écosse est incontestablement le plus grand producteur de whisky au monde. Avec plus de 150 distillerie en activité, il est difficile de toutes les connaître.
Dans cet article, nous partons à la découverte de 5 distilleries qui ont marqué l’histoire de l’industrie du whisky.
L’histoire de la distillerie Macallan
En 1824, Alexander Reid, un agriculteur local, crée la distillerie Macallan sur les bords du Spey, en Écosse.
Si des distilleries de whisky légales opéraient déjà avant l’Excise Act de 1823, son objectif était de créer des conditions de concurrence équitables pour les distillateurs, de générer une source de revenus pour les producteurs de céréales en Écosse et, à terme, d'assurer un approvisionnement.
Comme beaucoup d'autres en Écosse, Alexander a demandé et obtenu un bail de sept acres sur le domaine d'Easter Elchies et a reçu l'autorisation d’y construire sa propre distillerie.
Au cours des vingt-trois années suivantes, tout en gérant ses activités agricoles, il poursuivra la distillation et le raffinement de son whisky, en exploitant de l'orge locale et en s'approvisionnant en eau auprès d'un affluent du Spey, le ruisseau de Ringorm.
En 1847, après la mort d'Alexander Reid, James Priest et James Davidson reprennent les rênes de la distillerie, assurant la continuité de l'entreprise. Puis, en 1868, James Stuart prend le relais.
Jusqu'à sa mort en 1892, James Stuart a possédé et dirigé la distillerie. Il a maintenu l'activité, et grâce à un rythme soutenu et régulier, la distillerie parvient à produire environ 40 000 gallons par an (soit à peu près 103 800 litres d’alcool), malgré des alambics relativement petits pour l’époque.
Le XXe siècle n'épargne pas Macallan, confrontée à la Première et Seconde Guerre mondiale, à la prohibition et à la Grande Dépression. Malgré les défis, des personnalités comme Janet Harbison prennent les rênes avec résilience, guidant la distillerie à travers les tempêtes avec une poigne ferme et une vision claire.
C’est à la fin du XXe siècle que l’histoire de la distillerie prend un tournant décisif sous la direction d’Allan Shiach de 1979 à 1997.
Durant cette période, il propulse la réputation de l’entreprise à l'échelle mondiale, faisant de The Macallan un whisky prisé et reconnu comme l’un des meilleurs au monde.
En 1999, Macallan passe sous le giron du groupe Edrington suite à son acquisition auprès de Highland Distillers. Cette opération a ouvert la voie à des investissements significatifs dans des infrastructures modernes (nouvelle distillerie en 2014), permettant d'élargir la capacité de production de la distillerie.
Aujourd’hui, la distillerie avoisine une production pouvant atteindre les 15 millions de litres d’alcool par an, malgré la taille de ses 15 alambics qui ne dépasse pas les 3,5 mètres.
Un whisky phare de la distillerie Macallan
MACALLAN (THE) 12 ANS DOUBLE CASK
Macallan a bâti sa réputation sur l’utilisation des fûts de sherry pour la maturation de ses single malts, lui conférant un profil très chaleureux, sur des notes de fruits secs, d’épices et de rancio (cuir, sous-bois, etc.)
Le caractère distinctif du Double Cask provient de l'harmonieuse union entre des fûts de sherry en chêne européen et en chêne américain, un équilibre qui définit l'essence même de la gamme Double Cask.
Grâce à cette proportion plus élevée de chêne américain, le Macallan Double Cask 12 ans se distingue par une douceur unique par rapport aux autres expressions de Macallan, offrant une richesse et une rondeur particulières.
L’histoire de la distillerie Bruichladdich
Née au cœur de l'âge d'or du whisky écossais, la distillerie Bruichladdich a vu le jour en 1881, grâce aux efforts de la famille Harvey, des Glaswegians.
Propriétaires également des distilleries de Dundashill et Yoker à Glasgow, ils ont gardé la main sur Bruichladdich jusqu'à sa fermeture en 1929.
Elle a ensuite rouvert en 1936 avant d'être mise en sommeil de 1995 à 2001.
L'an 2000 marque un tournant avec le rachat de la distillerie par un groupe de passionnés, mené notamment par Mark Reynier, pour 7,5 millions de livres sterling auprès de Jim Beam Brands. Une rénovation complète est alors entreprise, préservant tout l'équipement d'origine.
La renaissance de Bruichladdich en 2001 a marqué le début d'une nouvelle ère, permettant à la distillerie de retrouver son niveau de production d'antan.
Aujourd'hui, produisant plus de 460 000 litres d'alcool pur annuellement et avec une capacité maximale de 2 millions de litres grâce à ses quatre alambics, Bruichladdich dépasse les standards industriels par son approche artisanale, employant une cinquantaine de personnes, plus que toutes les autres distilleries sur l'île, et surpassant la plupart en Écosse.
Se distinguant par l'utilisation de jusqu'à douze variétés d'orge différentes, la réutilisation de ses eaux chaudes et l'adoption de méthodes anaérobies pour transformer les déchets en biogaz, Bruichladdich s'impose aujourd'hui comme l'une des distilleries les plus éco-responsables, pleinement engagée dans le respect de l'environnement.
Un whisky phare de la distillerie Bruichladdich
BRUICHLADDICH CLASSIC LADDIE SCOTTISH BARLEY
Bruichladdich sort de l’ordinaire parmi les single malts d’Islay du fait qu’il n’est pas tourbé. Sans les puissants arômes fumés souvent associés avec les whiskies de la petite île, le profil salin à la voie libre pour laisser s’exprimer pleinement des notes iodées et salines.
Cette édition du single malt Bruichladdich, élaborée exclusivement à partir d'orge maltée d'Écosse, tire son inspiration des cuvées Islay Barley et Organic Scottish Barley.
Embouteillée à 50% et sans indication d'âge, ce jeune whisky se révèle frais, énergique et doté d'un caractère maritime et floral prononcé.
L’histoire de la distillerie Laphroaig
En 1815, sur l'île d'Islay, Donald et Alexander Johnston fondent la distillerie Laphroaig, choisissant un emplacement privilégié près de la baie de Laphroaig, essentiel pour son accès aux matières premières nécessaires à la distillation.
En 1836, après avoir vendu ses parts à son frère Donald, Alexander Johnston s'expatrie en Australie, laissant Donald seul maître à bord, porteur d'une vision ambitieuse pour Laphroaig. À sa mort en 1847, il transmet son héritage à sa famille et ses amis sur Islay.
La distillerie, malgré sa renommée croissante, navigue dans une période complexe à la fin du XIXe siècle. La plupart du malt d'Islay était destiné aux assemblages, une pratique dont Laphroaig ne faisait pas exception.
Son malt, prisé pour son caractère fumé et tourbé, attire l'attention des voisins de Mackie and Co., propriétaires de Lagavulin, qui monopolisent la production pour leurs assemblages, provoquant une pénurie pour le single malt de Laphroaig.
Ce conflit entre Laphroaig et Mackie and Co. s'étire jusqu'au début du XXe siècle, plaçant la distillerie dans une lutte pour sa survie, notamment à cause des problèmes d'approvisionnement en eau et en céréales.
En 1921, Ian Hunter, dernier Johnston à diriger Laphroaig, initie d'importantes modernisations, permettant à la distillerie de prospérer à nouveau.
À la mort de Hunter en 1954, Elizabeth Leitch Williamson, ou Bessie, devient la première femme à diriger une distillerie de whisky dans cette région d'Écosse, un tournant historique pour Laphroaig et l'industrie.
Sous la direction successive de trois directeurs, Laphroaig renforce sa place parmi les whiskies les plus estimés au monde.
Aujourd'hui, avec ses sept alambics et une capacité de production de plus de trois millions de litres d'alcool, Laphroaig continue d'honorer son héritage tout en embrassant l'avenir.
Un whisky phare de la distillerie Laphroaig
LAPHROAIG 10 ans
49.5 €
LAPHROAIG 10 ANS
Ce classique incontournable de l'île d'Islay s'adresse aux amateurs de whiskies aux arômes tourbés et marins. C'est un malt essentiel dans toute collection.
Affichant une couleur vieil or agrémentée de reflets verdâtres, son nez généreux révèle des senteurs de tourbe, de fruits rouges, de réglisse, ainsi que des nuances mentholées et sauvages. Environ 20% de l’orge est maltée et tourbée sur place à la distillerie, lui conférant un profil plus médicinal et goudronneux, mêlé à des notes iodées, dans un cocktail aromatique explosif qui ne laisse pas indifférent !
La bouche confirme les arômes du nez avec une texture huileuse et une finale remarquable. Un très beau malt que l'on reconnaît sans hésitation dès le premier nez.
L’histoire de la distillerie GlenDronach
En 1771, la construction d'une maison, initialement appelée Boynsmill puis renommée Glen House par James Allardice en 1826, coïncide avec l'établissement de la distillerie qui obtient sa licence officielle de distillation la même année.
Cette date marque la naissance de l'une des premières distilleries licenciées d'Écosse et pose les fondations de sa longue histoire.
L'acquisition de la distillerie en 1830 par Walter Scott, un natif de Teaninich, n'était que le prélude à une remarquable trajectoire ascendante.
Vers les années 1860, GlenDronach s'impose comme la distillerie majeure des Highlands écossais, abritant plus de 50 résidents, incluant les travailleurs et leurs familles.
En 1920, Captain Charles Grant, fils du fondateur de Glenfiddich, prend les commandes, avant de passer le flambeau à William Teacher & Sons en 1960.
Cette dernière entreprise double le nombre d'alambics, renforçant ainsi la stature de GlenDronach dans le secteur.
Malgré une fermeture temporaire en 1996 par Allied Distillers, la distillerie redémarre sa production à plein régime en 2002.
Peu après, en 2005, GlenDronach modernise le système de chauffage de ses alambics, passant du charbon à la vapeur, une des dernières distilleries de la région à effectuer cette transformation.
En 2008, BenRiach Distillery Company Ltd fait l'acquisition de la distillerie, ouvrant ainsi un nouveau chapitre de son histoire, avant que Brown-Forman Corporation ne prenne le contrôle de BenRiach Distillery Company Ltd, intégrant GlenDronach, BenRiach et Glenglassaugh à son prestigieux portefeuille de whiskies écossais.
Aujourd'hui, GlenDronach produit annuellement plus de 1,4 million de litres d'alcool, grâce à ses quatre alambics (deux Wash Stills et deux Spirit Stills).
Un whisky phare de la distillerie GlenDronach
GLENDRONACH 12 ANS ORIGINAL
Rachel Barrie, maître assembleur de GlenDronach, exprime ici toute son expertise dans l'art du vieillissement en fûts de sherry, marque de fabrique de la distillerie.
Ce single malt de 12 ans, élevé exclusivement en fûts d’oloroso (notes de fruits secs et d'épices) et en fûts de Pedro Ximenez (touches de raisin sec et texture liquoreuse), marque le retour à la tradition des grands single malts des Highlands à l’ancienne.
L’histoire de la distillerie The Dalmore
En 1839, Alexander Matheson fonde la distillerie The Dalmore dans un cadre exceptionnel, choisissant les rives du Cromarty Firth, face à la Black Isle, plutôt que la région du Speyside privilégiée par de nombreuses autres distilleries pour ses avantages logistiques.
Vingt-huit ans plus tard, en 1967, la direction passe aux mains des frères Andrew et Charles Mackenzie, marquant l'introduction du symbole emblématique de la marque, le Royal Stag à 12 pointes, sur chaque bouteille de The Dalmore.
Ce symbole trouve ses racines dans une légende de 1263, lorsque Colin de Kintail, chef du clan Mackenzie, sauva le roi Alexandre III d'Écosse d'un cerf enragé. En remerciement, le roi permit au clan Mackenzie de porter l'emblème du cerf royal à 12 pointes sur leur blason.
L'histoire de la distillerie prend un tournant décisif en 1917, lorsque la marine américaine s'installe sur les côtes écossaises et réquisitionne la distillerie pour y fabriquer des mines marines.
En 1920, un accident survenu dans cette usine, déclencha une violente explosion causant la destruction d’une grande partie de la distillerie. Après une longue bataille juridique entre les Mackenzie et la Royal Navy, la distillerie fut finalement reconstruite.
Suite à cela, The Dalmore est restée aux mains de la famille Mackenzie jusqu’en 1960, marquant la fusion entre Mackenzie Brothers Ltd et Whyte & Mackay.
Quelques années plus tard, en 1968, l’histoire de la distillerie fut marquée par l’arrivée du maître assembleur légendaire Richard Paterson.
L'influence de Richard Paterson, surnommé “The Nose”, ancien maître assembleur de The Dalmore, est indissociable de l'histoire de la distillerie.
Innovateur en matière de vieillissement en fût, il a créé certains des assemblages les plus réputés de la distillerie, tels que le King Alexander III, le Dalmore Gran Reserva et le célèbre Dalmore 12 ans.
Aujourd'hui, la distillerie The Dalmore, équipée de huit alambics (quatre Wash Stills et quatre Spirit Stills), affiche une capacité de production dépassant les 3,5 millions de litres d'alcool par an.
Un whisky phare de la distillerie The Dalmore
DALMORE 12 ans
84.9 €
DALMORE 12 ANS
Issu d’un assemblage à 50% en fûts de bourbon et 50% en fûts de Sherry Oloroso, The Dalmore 12 ans est impressionnant d’élégance et de complexité.
Le sherry est très expressif, avec ses notes de noix et de marmelade qui réhaussent parfaitement les arômes céréaliers du malt.
Ronde et généreuse, la bouche est d’une grande intensité et se prolonge avec gourmandise vers une finale d’une belle fraîcheur mentholée, caractérisée par une délicate note saline. Un single malt majestueux à la hauteur de sa réputation.
Pour aller plus loin dans la découverte du whisky écossais
La Maison du Whisky possède trois boutiques dans Paris :
Dans chacune de ces boutiques vous pourrez découvrir une vaste gamme de whiskies, rhums, sakés et autres spiritueux.
Parce qu’un whisky peut se décrire en mille mots, nos conseillers se feront un plaisir de vous faire découvrir les whiskies écossais incontournables de La Maison du Whisky.
Suivez notre agenda de dégustation pour les dégustations à venir, ou rendez-vous au Golden Promise Whisky Bar qui propose un large choix de whiskies et autres spiritueux au verre.