VINCENT LELIÈVRE, FONDATEUR DE LA PIAUTRE
Vincent Lelièvre
"C’est surtout le fait de disposer d’une malterie qui nous a donné envie de produire du whisky. C’est apparu comme une évidence, c’était le chaînon manquant !"
03 avril 2024
La Piautre réunit malterie, fumoir, brasserie et distillerie sur un même site. Équipée de deux alambics charentais chauffés à feu nu, la distillerie maîtrise toutes les étapes de production de ses whiskies.
Comment est née l'idée de LA PIAUTRE ?
On est en 1999 et tout part de l’envie un peu folle de brasser de la bière sur un bateau de Loire. Et le tout, avec de l’orge du coin ! C’est d’ailleurs de là que vient le nom de La Piautre qui est le gouvernail des gabares.
Qu'est-ce qui rend LA PIAUTRE avant-gardiste ?
La préservation des ressources est au cœur de nos motivations. Dès l’origine, nous avions la volonté de brasser à partir d’orge cultivée localement et de nous affranchir des productions industrielles. Aujourd’hui, notre filière locale s’appuie sur dix fermes qui cultivent notre orge bio sur 100 hectares. Notre malterie est dotée de deux aires de maltage de trois tonnes et sa touraille est chauffée au bois. Elle assure 100 % de notre approvisionnement en malt.
Que faisiez-vous avant ? Qu’est-ce qui vous a amené à vous plonger dans l’industrie des spiritueux ?
J’ai une formation agronomique. J’ai travaillé principalement dans la vente puis le conseil et la formation. La crise de la quarantaine et la quête de sens m’ont mené vers la production avec la création de la brasserie. C’est surtout le fait de disposer d’une malterie qui nous a donné envie de produire du whisky. C’est apparu comme une évidence, c’était le chaînon manquant !
Racontez-nous votre premier souvenir de dégustation de whisky.
Ça remonte à loin ! C’était un Edradour. Je me souviens juste d’une grande douceur. J’ai ensuite eu l’occasion de visiter la distillerie lors de mon premier voyage en Écosse en 1992.
Quel est votre cocktail de prédilection, ainsi que l’endroit idéal pour le déguster ?
J’aime ce qui tourne autour du rye, donc un Old Fashioned, au bar, au cours d’une escale sur une île de l'Atlantique.
Quel est le plus beau retour que vous ayez eu sur LA PIAUTRE de la part d’un consommateur ?
C’est autant un retour qu’une expérience. J’essaie de faire court. C'était lors d’un voyage sur l’île d’Islay en 2017.
"Après être passé pour un doux dingue, à l’occasion d’une visite chez Laphroaig, j’ai pu rapporter de la tourbe dans l’idée de fumer notre orge avec. Deux cents kilos quand même !"
Après l’avoir maltée, fumée, brassée, distillée et élevée, quatre ans plus tard, nous avons pu expédier à la distillerie une bouteille de notre brut de fût. Au-delà de leur reconnaissance – « Everyone was impressed ! Strongly peated and with plenty of body ! » – le fait d’avoir pu mener cette expérience jusqu’au bout et d’avoir cet échange avec l’équipe de Laphroaig était vraiment sympa.
