BENRIACH 19 ans 1994

Nez : riche, concentré. De toute beauté, le premier nez demande à ce qu’on l’apprivoise. En son centre, il y a une tourbe huileuse, de la paille et du goudron. Un premier anneau d’agrumes, de cendres et de fruits mûrs (poire) vient l’enrober. Puis, quelques fleurs capiteuses (lys, iris, chèvrefeuille) et des noix fraîches côtoient les fragrances d’un Havane en combustion.

Apparence : or intense à reflets verts.

Bouche : ample, complexe. Si la tourbe est toujours aussi présente, elle s’est faite plus tendre, moins austère. Elle se laisse volontiers apprivoiser par des fleurs blanches (lilas, muguet) et par des agrumes confits. Cependant, au fur et à mesure, elle nous ramène devant l’âtre d’une cheminée. L’atmosphère s’est réchauffée tandis que de nouveaux fruits font leur apparition (pomme, mirabelle, pruneau).

Finale : spontanée. Sans détour, elle décuple le caractère tourbé du nez et de la bouche en y ajoutant des racines de gentiane, de l’orge en cours de germination, du grésil et du chocolat noir. Voluptueuse, elle évoque un thé à la cardamome ou bien encore une crème brûlée saupoudrée de safran. La rétro olfaction est fruitée (ananas) et herbacée (foin coupé) et le verre vide restitue les volutes de fumée d’un grand Havane.